Le cogicator d’Ejirius se mis soudainement à émettre un son strident. Le bougre se réveilla difficilement dans un grognement. Il regarda autour de lui, ses hommes en armure roupillaient, la gueule plaquée contre le métal froid des tables du mess. Depuis son ascension ses nouveaux organes Primaris avaient toujours eut raison de l’ivresse mais le prêtre des Space Teckel avait enfin réussi à créer une drogue assez puissante pour que même son corps sur-modifié ne puisse lutter. « Médorius avait enfin battu le Rubicon se dit-il en esquissant un sourire. »
Cela avait demandé un travail colossal que certains auraient qualifié d’hérétique : de nombreuses modifications des armures Mk X, une mixture de drogues Xenos, un mélange de plantes venu de différents monde hostiles administrée dans un caisson cryogénique dont la température proche du zéro absolu endort les organes Primaris. Pourtant, la gueule de bois de Ejirius ne dura pas plus de quelques secondes dont il savoura chaque instant. Enfin il daigna regarder son cogitator intégré à son bras qui n’avait pas arrêté de sonner. Il jura puis d’un sifflement réveilla ses hommes.
Dans la navette, Ejirius briefa son escouade : « On a aucune donnée sur ces fils de putes, impossible d’établir une communication, nos radars n’ont même pas repéré leurs vaisseaux avant qu’ils entrent dans l’atmosphère. Ils se sont posés au cercle nord, près de la forteresse-Niche Omega-6. Celle constamment noyée sous un blizzard permanent, abandonné après la 13ème croisade noire. »
Le dreadnought Redemptor fut le premier à s’éjecter de la navette, lancé à 25 000 pieds. Suivi des reivers en grave chute, des inceptors et enfin, lorsque la navette ne fut qu’a 200 pieds, les Intercessors sautèrent à leur tour.
Malgré leur vue supérieure et augmenté par leurs optiques, les Space-Teckel ne pouvaient deviner que la découpe de la cime des pins qui entouraient l’imposante silhouette du canon. Au loin une lumière illuminait le vent chargé de neige et de brisure de glace. Une lumière si puissante qu’elle interférait avec leurs systèmes intégrés, c’était comme regarder une étoile à une centaine de mètres de distance.
Des artefacts numériques s’enchaînaient sur le cogitator d’Elijirus, il arriva cependant à distinguer des points radars : ces cons essayaient de réactiver le canon. Il ordonna l’assaut, mais à peine avait-il aboyé l’ordre que des tirs firent voler en éclat les plaques de céramiques d’une escouade de reivers. Cinq d’entre eux s’effondrèrent dans la neige, la colorant d’un rouge écarlate. Les Space-teckel tirèrent en direction des lumières les plus proche, sans aucune visibilité, les bolts fusaient à travers le blizzard et les décharges de plasma pénétrèrent la neige volatile disparaissant dans le brouillard blanc.
On entendit des bruits d’explosion. Proche, beaucoup trop proche songea Elijirus alors qu’il aboya dans son comlink : « Regroupez-vous, on lance l’assaut à l’est. » Aucune réponse, plus aucune communication, seulement de la friture. Les Space Teckel étaient livré à eux même, ils ne voyaient à peine le marqueur de leurs frères d’armes sur leurs cogitator. Le groupe se scinda sans même s’en rendre compte, menant deux assauts dans des directions opposés. Ils suivaient les lumières comme des papillons de nuits, des papillons humanoïdes déchaînés ayant remplacé leurs ailes par des haches.
Au nord, les Space-Teckel galopaient le doigt plaqué contre la gâchette de leurs bolters d’assaut qui crachaient des volés de métal. Les inceptors faisaient hurler leurs plasmas qui irradiaient d’une forte chaleur brûlante. Autour d’eux une bulle se forma, une barrière dans laquelle la neige fondait instantanément, même les éclats de glace soufflée par les vents violents ne pouvaient pénétrer ce bouclier invisible. Mais sous la pression les armes explosèrent et les inceptors s’évaporèrent, la bulle de chaleur se dissipa et le blizzard repris sa course.
Cette débauche de tirs ne vint pas au bout de cette lumière, qui de plus en plus forte semblait maintenant s’approcher. Une lance énergétique, vibrante perça le voile blanc et embrocha les Primaris cinq par cinq, perçant la céramique de leur armure comme du papier. Puis l’irradiante lumière vint jouter le Dreadnought Redemptor dont les tirs de macro-plasma n’avaient cessé de rugir.
Les poings brutaux du Redemptor s’écrasèrent à plusieurs reprises sur la luciole qui virevoltait autour de lui. Depuis l’autre côté du miroir de la mort le Dreadnought apercevait enfin la vraie nature de son ennemi. Un chevalier d’or chevauchant une moto volante finement ouvragée, une houppette écarlate surmontant son heaume, c’était un fils de l’empereur, un légendaire Custodes…
A l’Est, Ejirius accompagné de Médorius, le prêtre-teckel, ne tardèrent pas non plus à comprendre la nature de leur adversaire. Lorsque leur charge aveugle les confronta à une poignée d’Alarius. Les Alarius ne pouvaient rivaliser avec la vitesse et la fougue des Space-Teckel. Ejirius trancha la gorge de 2 d’entre eux, sa hache décrivant des arcs électriques dans le torrent de neige, tandis que Médorius brisa la gueule d’un troisième Alarius de coups de crozius répétés. Cependant, le dernier des Alarius fit tournoyer sa hallebarde et laissa derrière lui les corps de Ejirius et Médorius et d’une dizaine d’Intercessors, qui gelèrent aussitôt.
Personne ne put justifier ce massacre. Seul le Dreadnought réchappa à l’incompréhensible assaut des Custodes sur la planète des Space-teckel. Le chapitre essaya en vain d’obtenir des réponses. Était-ce un malentendu ? Impossible, pourquoi les Custodes ne s’étaient pas annoncés ? Pourquoi ils avaient navigué camoufler jusqu’à ce que leur entrée dans l’atmosphère les trahisse ? Pourquoi avaient-ils profité de leur halo lumineux et du blizzard pour brouiller leur présence ? pourquoi avaient-ils besoin de cette forteresse-niche à tout prix ? Une seule chose était sûre : sans Médorius plus aucun Space-Teckel ne connaîtra l’Ivresse.